Je repars de Saint Christophe pour une étape de 16 kilomètres. Ça suffira. J’ai contacté Fabienne des écuries du Marchantier, dont les coordonnées m’ont été données par Astrid. Elle est OK pour m’accueillir. Ouf, pas besoin de chercher de bivouac pour ce soir. Je marche donc tranquillement malgré que le bitume représente la majorité du parcours. Un cycliste me tient la conversation quelques kilomètres, un ancien tanneur, alors on parle cuir, forcément. Et recyclage aussi. Il est sensible à ma démarche et participe à sa manière. Je m’arrête à La Garnache faire quelques courses alimentaires et me dirige au centre équestre. Encore une fois je suis merveilleusement accueilli, aujourd’hui c’est Fabienne, Alexis son mari et Swann sa fille, qui m’ouvrent leurs portes. Et Astrid vient nous rendre une petite visite. Ça fait toujours plaisir de revoir les gens chez qui on a été bien accueillis, même si c’était il y a quelques jours seulement. Honoré a son paddock, je plante la tente et suis invité à visiter le jardin d’Alexis qui est riche de variétés (le jardin, enfin Alexis aussi en fait). A l’apéro on se raconte nos vies, enfin surtout moi… puis on dîne et la soirée passe encore trop vite. Fabienne et Alexis me posent de nombreuses questions sur mon parcours, mes motivations et ma démarche en général. Fabienne, passionnée par les chevaux a aussi un BTS assistante de direction et Alexis bosse dans l’informatique, on a donc quelques atomes crochus comme on dit. Ils participent eux aussi aux journées de ramassages de déchets organisés sur leur commune (comme Astrid et Yan avec leurs enfants). Je traine un peu les pieds pour repartir, pas très motivé, les douleurs toujours présentes, mais un peu moins. Fabienne me propose de rester me reposer. Même si je veux perdre du temps, je sens que je dois avancer, même doucement. Alors je prends mon courage à deux mains et me prépare au départ. C’est mon anniversaire et je réponds aux nombreux messages, je suis touché et ému. Je dois partir. Fabienne me propose de m’accompagner un bout de chemin avec Céline, une cliente à elle, qui vient faire de l’équi-thérapie. Alors Honoré sera promené par Celine et ainsi mon compagnon aux grandes oreilles aura reçu son premier cours d’asino-thérapie. Belle expérience qui finalement facilite les aurevoirs. Merci Fabienne, Swann et Alexis pour cette soirée géniale.
On quitte le chemin pour une petite route, une mobylette effraie Honoré qui part en courant en sens inverse. Heureusement le jeune homme connaît les équidés et arrête son moteur. Honoré s’arrête à son tour et attend que je le rattrape.
Quelques kilomètres plus loin, une voiture s’arrête à ma hauteur, c’est Hélène, elle habite le village suivant et me propose de m’installer chez elle. Je viens sans m’en rendre compte de passer de la Vendée à la Loire Atlantique. L’étape sera courte, 8 km, c’est parfait pour ma condition physique. J’ai retenu la leçon. Je suis invité à déjeuner en arrivant. Hélène cultive des petits fruits en agriculture biologique à Paulx (non il n’ya pas de faute, rien à voir avec le sketch de Chevalier-Laspalès, il n’y a pas de gare à Paulx. Bon par contre il y a un couloir aérien de l’aéroport de Nantes). Encore une rencontre qui tombe a pic. C’est incroyable de voir les personnes qui sont sur mon chemin, à moins que ce ne soit moi qui soit sur le leur… quoi qu’il en soit, ce sont des rencontres magiques qui tombent au bon moment. Je suis bien conscient que je dois me reposer quelques jours et je cherche le point de chute. Ici je suis bien pour l’après-midi et la nuit, mais je devrais repartir le lendemain. Petit déjeuner riche en échanges et Hélène retourne bosser, moi, marcher avec Honoré. Encore beaucoup de route aujourd’hui, des éoliennes… à midi ma sciatique revient, je m’arrête. Dans mon carnet, j’avais noté un contact sur Nantes où potentiellement je pourrais bivouaquer. J’appelle… répondeur. Je redémarre à la recherche d’un bivouac proche, mais je dois marcher jusqu’à Saint-Colomban. J’appelle la mairie qui me propose de bivouaquer près de l’étang. Il y a des tables de pique-nique, toilettes sèches et le cimetière tout proche pour l’eau potable. Parfait. Le cantonnier vient me saluer, sympa. Plus tard je reçois la visite de Fabien, dépressif il a besoin de parler. C’est aussi ça le chemin à mon tour d’aider les autres. Je suis tranquille ici, quelques promeneurs viennent caresser Honoré. Je rappelle le contact à Nantes, laisse un message. Sinon j’en ai un autre, on verra demain.