Enfin la météo me permet de partir de la presqu’île de Crozon. Il fait même plutôt beau, mais frais à cause de la pleine lune. Je reprends pratiquement le même chemin qu’à l’aller, le GR34 m’oblige a prendre un pont à grande circulation que je préfère éviter. Surtout pour une reprise, Honoré a l’habitude d’être désagréable les premiers jours en me testant continuellement. Et ça a été le cas pratiquement toute la journée à tirer pour manger, brutalement évidemment sinon ça ne serait pas drôle. Mais ce sont les lombaires qui prennent et ce soir là douleur est vive. J’ai eu du mal à monter le campement. D’autant que j’ai une charge supplémentaire ! En fait, à Décathlon j’ai acheté un nouveau sac pour ranger et fixer plus d’affaires sur le bât d’Honoré. Mais j’ai aussi des nouvelles chaussettes, gants, spray imperméabilisant… et surtout un nouveau duvet. Mais tous ne tient pas dans le sac et il est trop volumineux sur le bât avec la tente. Je dois donc reprendre la tente. Bref il faut que je trouve une solution de chargement différent. Premier live avec vous pour ce dernier jour au bord de l’océan. J’ai été ravi de partager ce magnifique coucher de soleil au bout de la terre. Je me disais que ce serait sympa de refaire un live au Mont Saint Michel, mais ce ne sera pas un coucher de soleil, d’ici que j’arrive là bas, le soleil se couchera à 16h30  et vous serez tous au boulot.
Ce deuxième jour de marche à encore été long et pénible. Honoré tirait encore, j’ai beau ralentir, il ralenti aussi et s’arrête. J’ai été patient toute la journée mais au bout d’un moment, la douleur devenant insupportable, il a pris une claque. Ben ça lui a fait du bien parce que depuis, il est adorable. Si j’avais su, il l’aurait prise plus tôt ! Ce soir je bivouac près de la chapelle Saint Gildas, où j’avais déjà  bivouaqué à l’aller et où j’avais dégusté une délicieuse soupe. Ce soir Esther n’est pas là mais sa fille me propose de l’eau. Une famille vient se promener et passe devant notre campement, la petite fille vient caresséer Honoré. Après leur balade, la famille revient avec un thermos d’eau chaude, du thé et des biscuits et même un tour de cou pour ne pas avoir froid. Une bien agréable et chaleureuse attention en cette soirée fraîche (5°).
Debout de bonne heure, je commence à plier à la frontale, la pluie est annoncée, je voudrais au moins partir au sec afin de tout protéger. Ça fait tout drôle de reprendre le chemin de la semaine dernière dans l’autre sens. Je m’arrête à nouveau au supermarché de Châteaulin, je suis invité après demain, je vais apporter une bouteille. Mais je ne tarde pas, je veux vite trouver un bivouac. La pluie a commencée tôt,  d’abord en bruines puis en averses, puis en pluie constante. J’ai l’impression de baigner dans mes chaussures, pourtant j’avais mis de  l’impermabilisant, mais il pleut trop. Les chemins sont des ruisseaux, heureusement mon animal de compagnie qui a la phobie de l’eau, passe quand même. Mais quand c’est moins ruisselant, il veut manger, tire et me fait mal au dos. J’ai beau le gronder, il tire. Il me fais sa crise d’ado. Ces conflits sont vraiment fatiguants, surtout dans ces conditions de pluie et de dénivelés incessants. J’arrive à Saint Ségal et me dirige directement à la mairie pour demander un bivouac. Avec ce temps les habitants ne sortent pas. Le numéro du maire est sur la porte. Rapidement il me propose un bivouac et m’envoie sa femme pour m’accueillir, lui étant empêché à quelques kilomètres. C’est donc Sigrid qui me fait visiter le lieu qui convient parfaitement. Frédéric, le maire, me rejoindra plus tard avec sa fille. Honoré a droit à une distribution de pommes. Après une longue conversation autour de mon périple, Frédéric part me chercher un repas chaud, bananes et yaourt, et d’autres pommes pour Honoré. Quel accueil ! Merci beaucoup. En plus le maire est creusois et me parle de coins que je connais et où je suis passé (Lavaveix, Aubusson, La Souterraine). Un tel accueil est vraiment réconfortant après une journée aussi difficile. Le lendemain matin, je recroise le maire qui m’offre un café et invite le correspondant local de presse à me rencontrer. Encore un article à venir dans le Telegram.