Nous sommes au cœur du Beaujolais, c’est magnifique et valonné. La sortie de Beaujeu est raide, les 5 kilomètres de descentes d’hier se remontent ce matin. Heureusement la montée est pratiquement toujours ombragée et au détour des chemins, la vue est une véritable récompense à nos efforts. Dans la montagne il y a peu d’habitation et il faut mesurer nos ressources en eau et se ravitailler chez l’habitant. Mais à 14 heures, la chaleur caniculaire nous incite à ne pas prolonger l’effort et se poser là, dans un hameau. Un jeune nous propose une grange pour monter les tentes et le terrain du voisin pour Honoré. Ce sera parfait. La chaleur a eu raison de nos forces et la sieste s’impose d’elle même. Petit repas léger et retour sur le duvet (dedans il fait trop chaud) réveil à 5 heures pour partir à la fraîcheur du matin.
Mais la nuit n’a pas beaucoup rafraîchi l’atmosphère. Encore des montées ce matin mais heureusement à l’ombre. On atteindra le sommet de la journée à 865m en début d’après-midi. On a bien marché et l’avance accumulée ce matin et les nombreux ravitaillements en eau nous incitent à prolonger l’effort pour raccourcir l’étape de demain qui permettra de faire le point et le premier ravitaillement. Ce soir bivouac près du stade de Ternand où le maire nous a ouvert les vestiaires pour avoir de l’eau fraîche. L’étape a été beaucoup trop longue avec cette chaleur, les organismes ont souffert.
Nous décidons de partir plus tôt car les premiers kilomètres se font sur le bitume. Et en plus, ça monte. Ça monte même toute la journée. L’objectif est d’atteindre Tarare, une ville assez grande pour se ravitailler et potentiellement faire une pause. J’appelle la mairie qui me propose un parc en centre ville mais assez grand et ombragé. Il y a même des chèvres (encore ! ), des daims, des canards… On peut faire la journée de repos ici, parfait. Christian, employé communal qui habite sur place, nous ouvre les sanitaires et nous permet de recharger les batteries de téléphones. Le parc est plutôt fréquenté, des logements sociaux l’entoure et il fait la joie des riverains. Peut-être un peu trop le soir avec des ados qui viennent fumer tard…
Honoré passe la journée de repos avec les biquettes, il est habitué mais pas elles. Ça lui fait du bien de se dégourdir les pattes et nous de ne pas marcher. Christine va faire quelques courses et moi, je regarde le Tour de France (cycliste cette fois ci). Christian nous invite à dîner avec sa compagne Valérie. Elle est en pleine réflexion et est curieuse par nos parcours et nous ravis de partager nos expériences. Merci à eux pour cette très agréable soirée. Christian nous offre le petit déjeuner pour nous faire gagner du temps sur le rangement du bivouac et prolonger le moment de partage. Merci encore c’était bien agréable.
Départ tôt mais arrêt rapide pour passer une chicane anti-cyclos. Il a fallu débâter pour passer. Ça grimpe encore une bonne partie de la journée. La chaleur est un peu plus supportable mais quand même, c’est trop. Les points de vues sont toujours aussi beaux, variés et reposants. On profite d’un coin aménagé pour le pique-nique pour faire la pause de midi, un cimetière est tout proche pour faire le plein d’eau, ça tombe super bien. Le ramassage des déchets reprend sa place au sein du convoi. Je ne suis pas super efficace mais Christine est enthousiaste. Ce soir nous arrêtons la marche assez tôt, faut dire qu’on est parti tôt aussi, et, en apercevant une Madonne sur la colline d’en face, j’étais tenté d’aller m’y poser. Je regarde sur la carte, ça semble un joli spot pour bivouaquer. J’appelle la mairie de Villechenève qui me confirme que nous pouvons nous y installer, il y a de l’herbe et un sanitaire. Le point de vue est magnifique encore une fois. Je pense qu’on est sorti de la zone Beaujolais, nous n’avons pas vu de vigne aujourd’hui. Un orage vient écourter la soirée, je me couche tôt et j’ai bien fait, un autre orage avec du vent me réveille dans la nuit, pas trop par la pluie mais surtout le vent. Finalement rien de bien impressionnant, mais ça a eu l’avantage de rafraîchir efficacement l’atmosphère. Pourtant on garde l’habitude de partir tôt et ce matin et Christine est au top sur le ramassage des déchets. Obligé de la freiner car le sac est déjà rempli. Les paysages sont toujours aussi magnifiques. J’aperçois même les monts du Livradois Forez et le col du Béal près d’Ambert (enfin c’est ce qu’on m’a dit, je ne sais pas le repérer de ce côté de la montagne). La descente se poursuit direction plein sud et nous arrivons à Brussieu où la mairie nous propose de bivouaquer près de la salle des fêtes, il y a de l’eau et des toilettes publiques.