Il a plu toute la nuit, je profite d’une accalmie pour plier et reprendre la route. Le balisage est loin d’être parfait par ici, d’ailleurs un ancien balisage toujours présent m’oriente vers un autre chemin barré par un paysan. Au bout d’un kilomètre je dois faire demi-tour. Finalement le trajet que j’avais dessiné est bien plus agréable que celui que j’aurais dû emprunter avec cet ancien GR. Les paysages sont magnifiques malgré la pluie, c’est très vallonné et la Vire en contrebas, est en crue. Pour les amateurs de publicité et de fromages industriels, vous avez déjà vu une publicité pour la marque « Elle et Vire ». L’Elle et la Vire sont deux rivières du bocage normand et ce matin je longe la Vire. D’ailleurs plus loin, je dois la traverser et coup de chance, le niveau a suffisamment baissé pour que je puisse passer. Il semble que quelques minutes auparavant le pont était submergé vu l’état très humide de la chaussée. En cas d’inondation le demi-tour aurait considérablement rallongé la journée de marche. Midi approche et je cherche un endroit à l’abri du vent et si possible de la pluie, pour pouvoir déjeuner. C’est là que je suis interpellé par David qui fait de la maçonnerie devant chez lui et qui me propose de boire un café avec sa compagne Pascale. Du coup, la pause déjeuner se fera ici, ça tombe bien il y a un pré clos dans lequel Honoré peut gambader tranquillement. La pluie se transforme en brouillard et la température baisse considérablement. Il est temps de trouver un bivouac. C’est derrière la salle des fêtes que je trouve l’endroit parfait pour m’installer, WC et eau a proximité, haies et talus pour s’abriter du vent, la pluie tombe en averses éparses et va laisser place aux étoiles progressivement. Qui dit étoiles en janvier, dit gèle ! Et le lendemain matin, la tente est toute blanche. Je cherche à allumer la chaufferette que le père Noël m’a apporté, mais les doigts sont tellement gelés que je ne trouve pas la pastille qui déclenche la réaction de chauffe. Je m’active et pli la tente toute rigide de gèle. Puis c’est le départ pour se réchauffer. Ce soir nous sommes attendus chez Christelle et Anthony qui nous suivent depuis quelques temps et repéré que nous passions près de chez eux. Je trouve un parc avec une table et un portillon. C’est grand luxe pour pique-niquer, s’asseoir pour déjeuner est un confort qui permet de reposer les jambes et Honoré pourra paître sans être attaché, même si le parc est petit, il est plus libre. Après cette pause réparatrice, il est temps de repartir pour rejoindre notre hôte du jour. Christelle nous accueille chaleureusement, Honoré rencontre ses camarades de séjour, ânes, ânesses, chevaux… Chiens, lapins… Christelle envisage de créer une ferme pédagogique avec médiation animale et notamment asino-médiation. Christelle me propose de faire ma journée off chez elle, le lendemain Julie, journaliste pour « L’agriculteur Normand » doit passer me voir. Mais la météo annoncée n’est pas bonne ! Vents à 100km/h, pluie, grêle… Il faut prolonger la pause. Vu l’accueil chaleureux, le confort d’une chambre chauffée, la douche, les bons petits plats, les copains et l’abri pour Honoré, il n’y a pas à hésiter, c’est avec plaisir que nous allons rester ici quelques jours. Merci Christelle et Anthony.