On marche toujours entre vignes et châteaux, un peu de maïs et petite nouveauté, du sarrasin. Au passage je n’aime pas bien l’odeur des fleurs de sarrasin. Il fait chaud, on fait une pause pique-nique dans une forêt où je trouve une médaille de collier de chien avec un numéro. Le temps de la pause, un chevreuil vient nous voir, tout près, pas farouche. Les pieds sont lourds, j’ai mal estimé l’étape et le sortie de village est trop loin. Je vois un camping tout près. Arf, je préfére le bivouac ou le jardin d’un riverain, mais là, pas le choix, trop fatigué. J’appelle le numéro inscrit à l’entrée (dans les villages, il n’y a pas d’accueil, un régisseur vient matin et soir pour encaisser la nuit et vérifier que tout va bien). Je demande si je peux installer mon âne et elle me répond « bien entendu, mettez-le dans le parc prévu pour les ânes » ! Ha ben celle-ci on ne le l’avait pas encore faite. Alors pour faire court, la nuit est à 3,70 € taxe de séjour comprise, il y a un parc électrifié pour ton âne, des douches chaudes et propres avec robinets (pas de poussoir à 3 secondes d’eau) et des WC propres. Un palace quoi. Je profite de la rencontre avec la régisseuse pour lui donner la médaille de chien trouvée le midi (entre temps j’avais appelé le propriétaire pour lui signaler que j’avais retrouvé la médaille), elle la déposera à la mairie de Saint Césaire. Elle m’explique aussi que le parc est là pour « les ânes de la rêverie ». Ce sont des ânes de locations pour la rando, souvent des ânes sauvés de maltraitance, qui font des parcours définis, dont un s’arrête au camping. Bon, la contrepartie a ce paradis, c’est qu’il y a une colonie de vacances qui dort au camping et les mômes de 8 ans, ça ne parle pas, ça cri. Ça ne marche pas non plus, ca courre. Et ça se couche à 23 heures et se lève à 5 heures. Pour autant, les moniteurs géraient bien et je serais même bien resté une nuit de plus si je n’avais pas rendez-vous le lendemain à Saintes.

Un peu de route, un peu de dénivelés et on arrive à Saintes. Honoré me fait encore faire un détour à cause d’une passerelle. Je n’ai pas compris pourquoi il ne la passait pas, assez large, en béton, pas de danger visible, enfin pas pour moi. La pluie est de retour, en crachin bien pénétrant. La traversée de la ville est assez facile, on commence aussi à avoir l’habitude. Beaucoup de déchets autour de la déchetterie, mais trop de circulation, je ne ramasse pas, Honoré fait des écarts, il est énervé… il faut dire que je lui fais la gueule à cause de la passerelle. Je presse le pas, j’aimerais voir les arènes, mais je loupe la rue, concentré sur la circulation. Et puis on est attendus, grâce à un message que j’avais posté sur le groupe F’ânes des ânes. C’est Marylis qui m’a contacté et me reçoit avec son compagnon Samuel et leur bébé tout souriant, Solal. Honoré a l’embarras du choix pour s’installer et manger, mais il ne veut pas aller dans la cabane et rejoindre les biquettes. Pourtant il connaît… Pour ma part je suis reçu comme un prince et suis invité à dîner. Quel bonheur de manger à table et en bonne compagnie. J’ai même eu le plaisir de goûter au Pineau à l’apéro (j’avais déjà goûté avec le melon chez Jean-Paul). C’est super bon frais, ça ressemble un peu à un vin cuit, mais c’est un savant mélange de moûts de raisins locaux et d’eau-de-vie de Cognac, qui viennent de la même exploitation viticole, m’explique Samuel, incollable sur sa région. Encore une belle rencontre offerte par le chemin. Merci à cette charmante famille pour cet accueil très agréable.