J’étais donc en pause chez Charlène et Dimitri un couple adorable avec un gentil petit bébé, qui offre un lieu de vie et d’accueil pour qui souhaite partager ses connaissances sur la permaculture et la forêt nourricière. C’est aussi un lieu d’accueil jeunes en difficulté. J’ai eu la chance de pouvoir partager un peu de temps avec eux ici et d’autres occupants comme Marie, Sidonie, Manu et Yann. Quand j’arrive au lieu de vie, mon colis Décathlon est arrivé mais qu’à moitié. En plus de mon double toit j’avais également commandé de nouvelles semelles et des chaussettes pour cet hiver. J’avais reçu dans la journée un mail avertissant que je serai livré en deux fois et donc ce que je devrais attendre samedi pour recevoir le fameux double toit. Le samedi un nouveau contretemps me renvoie au lundi. Et lundi, le livreur de Chronopost n’a pas trouvé l’adresse.
Du coup je joue les prolongations, ce qui n’est pas désagréable en ce lieu charmant, d’autant que la météo pluvieuse me conforte dans le choix de rester en pause. Ça me permet aussi de recevoir un journaliste et une photographe de La Montagne, le chef d’agence de Brive était auparavant à Montluçon et c’est lui qui m’avait fait entrer comme correspondant pour le quotidien. J’ai droit à un très très bel article paru ce matin dans l’édition de La Montagne Corrèze https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/avec-honore-son-ane-bourbonnais-il-a-fait-5-500-km-a-pied-avant-une-halte-a-mansac-correze_14216770. Tellement bel article d’ailleurs que France 3 souhaite me rencontrer pour un reportage cette fin de semaine. Je suis super ravi de voir que notre démarche écologique est relayé par les médias, pourvu que cela agisse aussi sur nos élus.
Cette journée de reprise est très humide. Déjà ce matin j’ai plié la tente sous la pluie et toute la matinée ce sont succédées de petites averses. Ce soir je trouve un bivouac près d’une aire de pique-nique, mais il y a un arrêté municipal interdisant le bivouac, alors j’ai droit à une dérogation. Bref c’est humide, le gazon vient d’être tondu par les employés municipaux, mais on est à côté de l’aire de camping-car et il y a de l’eau à volonté.
Après une bonne nuit réparatrice, on reprend le chemin avant que les grosses pluies ne ralentissent la progression. Ce matin c’est vallonné, rien de très impressionnant mais de belles côtes quand même. Les premières petites averses arrivent mais nous sommes à l’abri dans les bois. J’écourte la pause du midi car d’après les radars météo, une grosse averse va arriver vers 15 heures. Pas de chance, le vent s’est levé et la grosse averse arrive bien plus tôt et nous sommes à découvert. Alors que nous sommes trempés jusqu’aux chaussettes pour moi, jusqu’aux sabots pour Honoré, j’aperçois un camping à la ferme, évidemment fermé à cette saison, mais il y a un numéro de téléphone… J’appelle et le propriétaire, sans hésiter, me propose de m’installer. Ouf ! Merci beaucoup, il y a de l’électricité, l’eau est dans l’étable et il y a suffisamment d’herbe pour Honoré. Du vent fort est annoncé et des gros volumes d’eau sont attendus, on est à l’abri c’est le principal.
Effectivement la soirée et la nuit ont été secoué par le vent et la pluie. Les chaussures n’ont même pas eu le temps de sécher, rien a séché d’ailleurs. Ce matin je profite de l’accalmie pour plier et prendre la direction de la commune de Vigeois où j’ai rendez-vous avec Julie, journaliste de France 3 Corrèze et Éléa sa camérawoman. Elles ont passé la journée avec Honoré et moi, on a même déjeuné ensemble au café du coin. C’était une belle rencontre, les deux jeunes femmes étaient vraiment très à l’écoute de notre projet et ont succombé au charme d’Honoré qui sait être un vrai séducteur quand il a besoin de récompense. Le reportage sera diffusé dans le courant de la semaine prochaine, je mettrai le lien pour ceux qui veulent le visionner, je pense que ça va être un bean moment. Au passage, c’est étrange mais une fois que les journalistes sont parties, j’ai monté mon campement comme d’habitude mais pour la première fois je me suis senti seul…
Du coup la journée de marche a été raccourcie, Honoré semble apprécier et moi aussi avec cette humidité, ça fait du bien d’être arrêté pas trop tard. Le maire m’avait proposé de bivouaquer près du cimetière, ça me va. Et comme vous aimez bien les histoires de pipi-caca, ben vous vous doutez que je n’ai pas pu chier dans les bois aujourd’hui 😁… Et pas moyen d’aller au WC public qui sent vraiment trop mauvais. Alors comme il y a un gentil voisin à côté de mon campement du jour (oui les autres ne sont pas dérangeants non plus) je retourne au bistrot de ce midi boire une bière et faire ma commission. Et devinez quoi ? Ils font des pizzas le soir… Bon par contre il n’y a pas grand chose à manger pour Honoré.
Je suis bien content d’avoir dormi en hauteur, près de la rivière en bas du village, tout est dans le brouillard. Et nous y descendons pour rejoindre le GR46, mais en bas il y a une passerelle non répertoriée, trop étroite et glissante. Demi-tour ! Honoré me fait payer sa maigre nuit, il tire, s’arrête, il est chiant. La journée a été pénible, d’autant que le détour oblige à marcher sur des routes parfois avec de la circulation. Mais a midi on a retrouvé notre chemin qui est une ancienne voie de chemin de fer. Ça rappelle la Bretagne l’an dernier à peu près à la même époque. Ce soir ça sera bivouac près de la salle des fêtes du village de Pierrefitte où j’ai été accueilli par Madame le maire.