Changement de département mais pas de météo. Départ sous le brouillard qui ne se lèvera pas de la journée. Même après avoir quitté le canal de Nantes à Brest, en altitude donc, il est toujours présent. Et en plus on suit une route à grande circulation qui n’était pourtant ni rouge ni orange sur la carte, mais bien blanche. Pour finalement arriver à la mairie de Plouguernével pour trouver un bivouac. Après quelques coups de fils de la secrétaire de mairie et sa collègue de l’agence postale, on me propose un terrain. Ce sera juste en face, l’eau est dans la mairie, il y a même de l’eau chaude, ça sera parfait. En sortant avec mes sceaux je rencontre Johanna, voisine de la mairie, qui me propose de prendre une douche chez elle. J’accepte avec plaisir, j’ai même droit au café. Le grand luxe ! Plus tard, alors que je rédigeais justement cet article, Magalie, une adjointe, vient à ma rencontre et me propose de m’envoyer le correspondant local… Elle part quelques minutes et revient avec une pizza toute chaude. Ha ben ça c’est de l’accueil, merci Plouguernével ! D’ailleurs merci à tout le personnel administratif de la mairie (et de l’agence postale) pour l’accueil chaleureux, l’eau, café, petits gâteaux et à Magalie pour la pizza et les viennoiseries le lendemain matin. C’est un accueil vraiment touchant, réconfortant et encourageant dans ma mission. Au matin, le correspondant local passe me voir puis c’est le départ, toujours sous le brouillard. Mais qu’importe. Je rattrape la voie verte quand elle se trouve bloquée par des arbres en travers. Les agents du département s’emploient à déblayer le chemin, obstrué par la tornade qui a fait de gros dégâts par ici il y a une quinzaine de jours. La secrétaire de mairie m’en avait parlé, des arbres ont été littéralement arrachés du sol. Heureusement pas de blessé, mais une cicatrice dans le paysage et le cœur des habitants de la commune. L’agent technique me propose de passer par un champ pour m’eviter un détour d’au moins 5km. Ouf, merci, décidément les gens sont vraiment super sympas par ici. Le reste de la journée est plutôt calme jusqu’à Gouarec où je fais la pause déjeuner. Juste après un ancien pont de chemin de fer, ça doit passer. Honoré s’engage puis se rend compte qu’il est sur une passerelle et bloque. Je le félicite, les quatre pieds sont sur le pont, il a fait le plus dur. Je le laisse renifler, il recule puis se sauve en courant. Je cherche donc une formation en charcuterie, spécialisée dans le saucisson d’âne… non sérieusement là je n’ai pas compris. Il était dessus ! Bon, on fait un détour, pas le choix… impossible de le faire revenir sur la passerelle. Dommage, c’était si bien parti, d’autant qu’ensuite le paysage est magnifique, vallonné et beau malgré le brouillard. La colline redescend vers l’abbaye de Bon Repos. Je me dis que ça pourrait faire un bon bivouac, mais non, c’est au bord du canal, humide et en ruine. Tant pi demi-tour pour un parking un peu plus haut. Départ au petit matin par une départementale avant de retrouver la voie verte. Rien d’extraordinaire à raconter, c’est tout droit, tranquille, vert. On longe le lac de Guerlédan puis traversons Mûr de Bretagne, aujourd’hui connue pour ses arrivées du Tour de France cycliste en haut de sa légendaire côte de 2 km variant de 6,9 à plus de 10%. Nous, on est arrivés par la voie verte, ancienne ligne se chemin de fer, plutôt plat. Je cherche un bivouac du côté de Saint Guen, un adjoint me propose l’étang communal. J’attends que le tente sèche avant de monter, à peine fini, Alexandra me propose de m’installer chez elle. Ha merde, dommage la nuit tombe je ne peux plus démonter maintenant. Puis Maude et Pierrot viennent donner des carottes à Honoré. Ils habitent la maison juste à côté, je leur confie ma batterie a plat et la reprendrait demain matin en partant. Finalement ils m’invitent à l’apéro, et je passe la soirée avec eux. Une douche chaude, un repas délicieux. Ça fait du bien.