Départ de mon joli spot toujours avec les booms-booms. La nuit a été rythmée par cette musique (enfin ces sons), mais n’a en rien entaché mon sommeil réparateur. Direction La Cassière. J’arrive par un sentier très agréable qui traverse la route D2089 par en dessous grâce à un petit tunnel. Le village se réveille, je choisis de suivre le bord du lac ponctué de pêcheurs plutôt que prendre de la hauteur en suivant le GR30. Je rattrape le GR à Rouillat-Bas et poursuis en longeant le lac d’Aydat. Malgré la fatigue physique accumulée qui se manifeste par quelques douleurs (pieds, dos, genou, cou…), je trouve ce passage très agréable et la vue toujours aussi belle. Le Puy-de-Dôme est encore visible. C’est fou, il est présent partout, comme un phare. Même quand on ne le cherche pas, il est là au détour d’un chemin. Je décide d’aller à Aydat faire le plein d’eau. Il y a une jolie fontaine, l’eau est potable. La voisine vient remplir de ses bidons pour faire la cuisine, le café, le thé… Quelle chance d’avoir une eau aussi pure en libre-service devant la maison. Cuisiner à la Volvic qui n’est pas passée par l’usine ni mise en bouteille plastique, ce doit être un vrai bonheur.
Je reprends ma route qui commence par une belle côte en plein soleil. La suite du chemin sera moins abritée, du coup moins agréable à case de la chaleur. Mais les paysages toujours aussi beaux et variés. À Phialeix, une jeune couple semble cherche son chemin. Je les rassure sur la direction à suivre, il est vrai que certains passages ne sont pas super bien balisés. Le bon sens et l’habitude aident beaucoup, mais parfois le doute subsiste. Heureusement, le GPS permet de valider (ou pas) l’intuition du randonneur averti (enfin presque). Rapidement, ils me doublent et prennent de l’avance.
Au carrefour de Fohet, je profite d’un arbre pour faire ma pause déjeuner à l’ombre. J’entends toujours les booms-booms au loin.

En suivant justement le GPS qui me conduit dans une impasse, je trouverai une chaussette que la jeune femme rencontrée à Phialeix avec son compagnon avait épinglée à son sac à dos. Les pinces à linge ne sont pas pratiques, une branche et le vêtement suspendu se retrouve au sol. Je leur préfère les épingles à nourrice beaucoup plus fiables. Dans cette zone, au sud de Cournols, les arbres sont plus rares, le sol est plus rocailleux, le soleil tape plus fort. Par ce jour caniculaire, la progression est plus fatigante, mais la vue est la récompense de cet effort.
Je passe à proximité d’un site à ne pas manquer le dolmen de Sarou (ou dolmen de la grotte). J’y fais une brève pause, car plusieurs familles sont venues pique-niquer ici et le seul arbre est donc occupé.
J’approche des gorges de la Monne et profite d’un bosquet pour faire une pause plus longue et grignoter une barre de céréales. J’avais vu sur Internet beaucoup de photos et récit soulignant la beauté du site. Je n’avais pas noté que la descente était si périlleuse. Effectivement c’est splendide, magique même. Mais avec 15 kg sur le dos, les bâtons de marche sont conseillés (mais il ne faut pas mettre les dragonnes) et les chaussures adaptées indispensables. J’aurais bien profité de la Monne pour faire trempette, mais cette chaude journée de juillet avait conduit là, de nombreux groupes de jeunes ayant eu la même idée. Je décide donc de reprendre mon chemin et m’arrêter au cimetière d’Olloix faire un brin de toilette et de lessive.

À ce propos, il est évident que pour toute utilisation d’un savon (toilette, vaisselle, dents, linge) il ne faut jamais jeter l’eau usée dans un cours d’eau, même si l’on utilise un savon bio. C’est pourquoi, quand c’est possible, je fais mes lessives dans des lieux adaptés ou dans des cimetières. Souvent, il y a un caniveau qui conduit les eaux usées à l’épuration. V
Vous pouvez également télécharger gratuitement le guide du bivouac rédigé par L’instant Vagabond, qui résume bien les bonnes pratiques en milieu naturel. Vous pouvez également consulter sa chaîne Youtube qui regorge de bons conseils.

Il n’est pas tard, mais je décide de me mettre en quête d’un lieu de bivouac sans tarder. D’après la carte, le choix par ici n’est pas vaste, soit il faudra quitter le GR, soit je devrais me contenter d’un chemin ou un pré fraichement fauché. Je fais le tour du Puy-d’Olloix, redescends, et ne trouve pas mon bonheur. C’est la première fois que je passe autant de temps à chercher un lieu de bivouac. Je continue et remonte en direction de Lenteuge. Je devrais me contenter d’un chemin qui semble abandonné. Je pose mes affaires, fais un tour rapide et décide de m’installer là. Il n’est pas tard, mais je suis épuisé par la chaleur de cette journée. Comme d’habitude, j’attends que le soleil se couche (mais avant la nuit quand même) pour envisager de monter la tente. Heureusement, j’entends une voiture arriver. Pourtant le chemin n’a pas été fauché et en ce début juillet, l’herbe est très haute. Il semble que ce soit l’agriculteur du coin qui soit venu faire le tour de ses prairies (il y a des moutons dans le pré au bord duquel je suis installé). Le paysan roule doucement, me salue et s’arrête un peu plus loin. Je me dis que je vais probablement me faire éjecter… mais non, il attend simplement ses chiens qui font leur sport quotidien en suivant la voiture, de loin.