Mon ami Marcel Loeffler, accordéoniste de renom, m’avait parlé de son ami Simon et suggéré d’aller le rencontrer si je passais dans le coin. Alors je décide de faire le détour et suivre son conseil. Le crochet m’oblige à franchir le Montluziers, pas très haut mais jonché de pierres et d’obstacles compliqués, techniques même. Autant hier Honoré m’a refusé des passerelles et ponts de niveau débutant, autant là je suis époustouflé pas son habileté à franchir ces parties techniques que j’ai du mal a passer, tant dans la montée que dans la descente. Aujourd’hui peu de déchets, le terrain est trop difficile.
En arrivant au village, il y a un loueur d’ânes de randonnée qui interpelle notre petit convoi. Jean-Pierre de Natur’âne, me propose d’héberger Honoré pour la nuit, il sera avec six potes et un cheval. Autant dire qu’il ne s’est pas fait prier. De mon côté je suis content pour lui, il a bien mérité cette surprise, et je pourrais dormir dans un lit. Comme Marcel me l’avait promis, je suis super bien accueilli chez Simon qui prend soin de moi avec un délicieux dîner. Le musicien me fait découvrir son univers de percussions et les artistes (certains célèbres) qu’il a accompagné. La soirée passe trop vite, il est déjà temps de repartir.
Honoré semble avoir passé une agréable nuit aussi, il prend son petit déjeuner avec ses potes et ne me calcul même pas. Pourtant il est temps de se remettre en marche. Il fait frais au fond de la vallée, on doit commencer par 5km de bitume, la route est étroite par endroits et ça roule vite, on serre les fesses, ça passe.
Plusieurs habitants du coin me mettent en garde à propos de la météo du week-end prochain, un épisode cévenol est annoncé, ça veut dire fortes pluies et possibles inondations. Je commence à chercher un point de repli pour être en sécurité. En attendant on marche mais aujourd’hui est une journée sans. Honoré qui était exemplaire hier, tire, double à gauche, broute, refuse de prendre un chemin… La journée a été insupportable, longue, chaude, stressante. Heureusement nous sommes accueillis dans un centre équestre où nous arrivons tôt. Édith me propose la douche et ce soir il y a une soirée crêpes au village, Édith et son mari Alexandre m’invitent.
Ce matin, Honoré doit rencontrer des amis chevaux pour les désensibiliser à la peur de l’âne. Et comme c’est mercredi, il y a les cours d’équitation et Magali la monitrice, propose que je présente mon projet pendant qu’Honoré se fait papouiller par les enfants. Mais je suis bavard et les questions fusent, il est tard pour partir. Édith propose qu’on reste la journée, voire le week-end à cause de la météo annoncée. Après réflexions, j’accepte la proposition, Honoré est en sécurité, l’accueil est chaleureux, parfait. Au passage merci à tous ceux qui ont partagé ma demande de bivouac abrité dans le Gard.
Tant que je suis là, je profite de la voiture pour faire quelques courses afin d’être prêt pour le départ et donne quelques petites coups de main sur le centre équestre.
Les pluies cévenols ont été moins violentes que prévues et c’est tant mieux. Enfin là où j’étais en tout cas. Nous allons pouvoir repartir demain.
Entre temps, notre intervention à la radio a été diffusée, je n’ai pas trouvé le podcast de radio bleue mais merci radio 16 pour le lien vers le podcast : www.radio16.net/tour-de-france-avec-un-ane-pour-ramasser-les-dechets