Tout d’abord, il semble qu’il n’y a plus de place sur le serveur pour ajouter de nouvelles photos sur ce blog. Je les mets donc sur Facebook

Après une journée de pause à l’asinerie des Varennes, il est temps de repartir. Les départs sont toujours compliqués, alors pas de chichis. Je serais bien resté une journée de plus (finalement Honoré s’est reposé mais hier j’ai quand même pas mal marché à faire le touriste), mais la météo semble enfin clémente, alors en route. Honoré tire un peu, il veut manger. Le vent le perturbe un peu mais il avance. A midi, je pique-nique au bord de l’océan. Ça fait un détour mais évite la route désagréable. Le chemin longe la côte, c’est une piste cyclable. C’est génial pour la largeur et le calme, mais bitumé. Bref, on va regretter ensuite car la route qui mène à la commune suivante est longue, droite et ça circule. On arrive à Charron. La commune avait été sévèrement touchée lors de la tempette Xynthia en 2010. C’est d’ailleurs sur une parcelle inondée que je trouve un bivouac, près d’une des maison qui n’a pas été reconstruite. C’est aujourd’hui le terrain de pétanque et le chemin de la balade digestive du soir, les restes de la maison sert pour quelques concerts et pour mon repas du soir. C’est touchant d’être ici, ce lieu qui a connu la destruction et les larmes et qui sert de point de rencontres joyeuses aujourd’hui. Autour, ce sont des éco-paturages. On repart de bonne heure ce matin là parce que la journée va être longue et commence par la traversée du pont mobile du Brault. C’est un pont sur lequel la route bascule à la verticale pour laisser passer les bateaux. Et une route à grande circulation. Nous sommes en Vendée. J’espérais que le matin serait plus calme. Heureusement un feu tricolores provoque des flux de véhicules. Je dois donc viser entre deux flux pour m’engager sur le pont. Mais ce n’est pas si simple, il y a de larges rainures pour que la route bascule. Honoré passe la première sans sourciller. Mais la surprise arrive, on croise un camion sur la parti mobile et là, le pont se met à vibrer. Je suis surpris, Honoré continue s’avancer. J’ai le cœur qui bat à 200 ! Et la deuxième rainure approche. Honoré s’arrête, renifle et le flux de voitures et camions approche. Il passe. Les voitures ont ralenti et nous laisse passer. Ouf ! Je suis super fière d’Honoré, il a été génial. Plus qu’à traverser la route, le GR8 est en face. Et là, une journée de marche dans les marais nous attend. Tout droit, tout plat, pas d’arbre. C’est long. J’en ai marre des marrais ! 12h30, premier arbre, je m’arrête déjeuner et faire le plein d’eau à la ferme toute proche. Il y aura une passerelle après, mais elle est large, ça devrait passer. Mais Honoré en a décidé autrement. Je vais chercher le fermier et sa femme, ils ont trois ânes à côté, ils viennent gentiment m’aider. Mais non, pas moyen. Là je commence à m’inquiéter, faire demi-tour signifie une journée entière de détour et uniquement de la route à forte circulation. Le fermier propose de forcer avec le télescopique. Non, je pense que ça pourrait le bloquer définitivement. Il bloque à cause des gamins qui sont passés trop vite à vélo avec une remorque qui faisait du bruit. S’il associe le pont à la contrainte et la peur, il ne passera jamais. Il me propose alors de passer par son champs et suivre le canal par chez lui. Ce n’est pas aménagé, des herbes hautes et des chardons mais je n’aurais que 5 kilomètres de routes à grande circulation après au lieu de 15, voire 20 si je fais demi-tour. Je n’avais pas prévu de marcher autant, pas d’habitation ni point d’eau, il faut avancer. J’arrive à Saint-Michel-en-l’Herm et rencontre Jérémy qui me propose de m’installer chez lui. Jérémy est prof de mécanique dans un lycée professionnel. On déguste un Pineau maison, il m’invite à dîner. La douche à été d’un grand réconfort après cette journée compliquée. La fatigue écourte la soirée mais il nous accompagnera quelques kilomètres au départ le lendemain matin. Encore une rencontre magique du chemin.