Je suis donc en pause à Carhaix-Plouguer, charmante petite ville d’environ 7.000 habitants mais mondialement connue pour accueillir le festival des Vieilles charrues. Je suis arrivé par le canal de Nantes à Brest directement à une asinerie. Ce n’était pas le fruit du hasard, je cherchais justement une asinerie près de Carhaix et j’ai trouvé « Les ânes sont dans le pré ». C’est la saison calme pour Gabriel et son épouse Aude qui travaillent aussi à l’extérieur, mais ils m’accueillent de bon cœur, me proposant même une chambre d’hôtes, pas réservée cette période creuse. Ça tombe bien (il pleut) parce que je suis à Carhaix pour attendre le double toit de ma tente qui justement n’est plus étanche. L’accès au Wi-Fi et à l’électricité me permet de me mettre à jour dans mes appels téléphoniques, recharges, organisation de woofing… et de gestion des tracés des prochaines étapes. Ça me permet aussi et surtout de me reposer, comme Honoré qui profite d’une belle prairie au bord du canal avec plein de promeneurs qui le saluent et le photographient. Ça semble lui plaire. Je visite des sites comparateurs de téléphones, le mien en est à trois recharges par jour, ce qui ne sera plus possible avec le panneau solaire et le peu de luminosité dont je peux profiter, surtout après le changement d’heure. Il est temps d’en changer ! Je profite aussi de ce temps libre pour l’entretien courant du matériel : graissage des cuirs, réparations des sacoches (couture) et toutes sortes de bricolages nécessaires.
Le plein alimentaire est fait, le double toit de la tente est récupérée, la pluie a cessée… me reste plus qu’à remercier mes hôtes que j’ai peu vu à cause de leur emploi du temps, mais qui m’ont enlevé une belle épine du pied en m’offrant cet abri inespéré. Je reprends le canal de Nantes à Brest pour cette étape de reprise. Comme d’habitude Honoré me test en essayant de brouter en route, mais étonnamment n’insiste pas trop. Ça me va. On reprend l’habitude de répondre aux questions des passants surpris par notre dégaine, sans doute. Bref, la vie reprend son rythme, mais la pause a fait du bien. La prochaine dans 150 km, on retourne faire du woofing, du maraîchage cette fois-ci. En attendant la météo s’annonce clémente, ce soir bivouac près d’un camping sur l’aire de camping-car. Ha j’allais oublier, on a quitté le Finistère, nous voici dans les Côtes d’Armor. Avec le changement d’heure, la nuit arrive plus tôt, le froid aussi. Du coup, je mange plus tôt pour vite me réchauffer dans mon duvet. Les soirées d’hiver vont être longues…