Les journées de marche se ressemblent, ça monte, ça descend, c’est super beau et agréable, le soleil met en évidence les reliefs et il n’y a pas plus de déchets qu’ailleurs. Mais ce matin j’ai eu une belle surprise, en haut d’une colline j’apercevais au loin les monts du Cantal. La belle surprise s’est vite transformée en émotion, car ces monts enneigés me rappellent que l’hiver approche et sera potentiellement moins doux que le dernier, la région est plus rude et par ailleurs que la fin du voyage se dessine puisque je suis parti du nord de l’Auvergne et qu’il ne me reste que deux départements avant d’y arriver, la Corrèze et le Puy-de-Dôme. Enfin en théorie…
Bref, sur le GR46, il y a des pèlerins, c’est une variante de plusieurs chemins de Compostelle. Je n’en ai pas croisé, mais des gîtes leurs sont destinés un peu partout, de l’eau à disposition, des abris… Et des gens qui en ont marre de les voir bivouaquer sur la place du village. Tant mieux, ainsi j’ai bivouaqué dans le jardin d’une riveraine et j’ai pu laisser Honoré gambader. Comme quoi il y a du positif même quand les gens râlent !
Ce matin, les dénivelés ne sont pas plus impressionnants, mais plus raides. La descente vers Rocamadour est même parfois vertigineuse sur le côté, le chemin est par endroits étroit et avec les feuilles, il s’agit de ne pas glisser. En bas je replace le bât qui a bougé dans la descente et nous commençons la traversée du charmant village tout en hauteur. Difficile de faire du tourisme avec Honoré d’autant qu’il y a beaucoup d’escaliers et qu’on est lundi, en arrière saison, tout est fermé ou presque. Je voulais des cartes postales, ben j’en n’ai pas trouvé.
On continue sur l’Hospitalet et à la pause de midi, Honoré trouve des crottins d’ânes… Certainement ceux des ânes de Justine, souvenez-vous je l’avais rencontrée l’an dernier à Rennes, elle préparait sont voyage. Suivez les sur (https://www.facebook.com/profile.php?id=100083228176003)
Après la pause on se dirige vers Montvalent quand je trouve un bivouac sur le terrain d’un particulier qui fait des travaux. Le chien du voisin est un peu agressif mais au bout d’un quart d’heure d’aboiments incessants, il finit par faire taire son canidé. Ceux du propriétaire où nous nous installons sont bien plus dociles et copinent vite avec Honoré. Pour éviter qu’Honoré enroule sa longe autour de l’arbre, j’attache un tendeur entre la tente et l’arbre. Habituellement ça suffit à le tenir à distance, mais ce soir, le chien agressif échappe à son maître et Honoré fuit derrière la tente, s’entravant dans le tendeur et heureusement sans se blesser. Mais le double toit tout neuf de la tente est déchiré. Et la pluie est annoncée… Dans trois jours j’arrive à Brive, je dois vite en commander un nouveau ! Je peste contre cet imbécile qui ne gère pas son chien, mais le mal est fait ! Heureusement je vais bientôt faire une nouvelle pause et je peux recommander un double toit chez Décathlon grâce à la cagnotte Leetchi.com/c/tdfane que votre générosité alimente. Merci encore.
Encore une belle journée de marche même si le soleil joue à cache-cache. Ce matin on a traversé la Dordogne que j’ai l’habitude de voir bien plus petite au Mont Dore, près de sa source. Mais aujourd’hui elle est bordée par des falaises magnifiques que nous longeons et parfois même passons en-dessous. Puis nous traversons Martel, une très jolie commune qui a gardé un marché couvert et un centre historique dans un état de conservation remarquable.
J’essaie d’avancer au maximum et arrive à l’hôpital-Saint-Jean où je bivouac sur un terrain communal. La pluie arrive mais j’ai récupéré un adhésif pour recoller le double toit. Il n’est pas étanche mais j’espère que ça fera l’affaire.
La nuit a été moins pluvieuse que prévu mais ce matin les orages sont un peu plus chargés de pluie.
La tente a tenu le coup et je plie entre deux averses. Honoré n’aime pas être bâté mouillé et il me le fait bien comprendre. Mais il faut bien avancer et avec le brouillard matinal c’est plutôt joli. Rapidement on quitte le Lot pour arriver en Corrèze.
Même si nous sommes encore dans les causes, on sent progressivement un nouveau paysage se dessiner et de nouvelles architectures s’imposent. Enfin pas si nouvelles puisque nous arrivons aux portes du Limousin, région que nous avions traversé au début de ce Tour de France. Nous sommes au pays des gouffres et des grottes, des noix et des truffes.
La journée a été humide avec de nombreuses petites averses et ce soir tout est un peu mouillé quand je monte le bivouac à Lissac-sur-Couze près de Brive. Et comme pour me narguer, ce soir juste en face mon bivouac un camion à pizza vient s’installer. Je me dis que finalement j’ai bien mérité un petit extra et je m’offre une bonne pizza au Saint Nectaire.
Départ pour ma pause avec un beau lever de soleil sur la brume dans la vallée, puis une belle montée avant de dominer Brive-la-Gaillarde. L’étape sera courte pour arriver chez Charlène, la fille d’Isabelle, une pèlerine que j’avais rencontrée sur la voie d’Arles et qui m’avait conseillé d’aller bivouaquer chez elle. Chez Charlène et Dimitri, c’est un lieu de vie communautaire ou chacun passe apporter ou partager son expérience autour de la permaculture et l’agroforesterie. J’attends mon colis Décathlon, mais il sera livré en deux fois, je dois donc attendre samedi mon double toit. Il y a sûrement une bonne raison, une pause n’est jamais désagréable alors je profite, Honoré aussi. Prochaine pause vers Treignac, si un ânier habite par là où connait quelqu’un qui pourrait nous prêter un pré pour un jour ou deux, ça m’intéresse.