Voilà, les fêtes de fin d’année sont terminés et il est temps de reprendre la route. Ce matin il a fallu retrouver les automatismes de brossage, curage des pieds, remise en place du bât, équilibrage des valises, chargement, etc… Enfin prêts, il est temps de repartir et ce matin Thaïs, Gaëlle et Sylvain sont là pour nous saluer. Avant les fêtes, j’avais déjà quitté la Manche pour le Calvados et donc ce matin je repars du Calvados mais en faisant un petit crochet par la Manche. Comme à chaque reprise, Honoré reprend ses bonnes habitudes de me tester continuellement. Il s’arrête pour manger, ou pour observer, ou parce qu’il ne veut pas traverser un passage à niveau. Habituellement ça ne le dérange pas mais aujourd’hui il ne veut pas passer. Bref, il aura fallu cinq minutes avant qu’il se décide et qu’enfin il traverse la voie ferrée. Le vent se lève, quelques ondées nous humidifient, mais on est en Normandie. Pique-nique au bord d’un chemin, bref pas terrible. Mais la pause me fait réviser mon itinéraire qui passe sur une crête près des éoliennes. Avec ce vent, pas question d’aller se promener là-haut. Je décide donc de couper à travers par des petites routes de campagne. À l’approche de la commune de Montbray, une table et des bancs nous attendaient sur une aire aménagée… Tant pis ! Et en traversant le bourg, Frédéric, sa mère Yvette et sa fille Setsuko, nous accoste et nous propose de déjeuner avec eux. A ben bravo, si j’avais su que j’allais faire ce genre de rencontre, j’aurais prolongé le chemin avant la pause. Il faut continuer, le temps va se dégrader, il faut que je monte la tente avant que le vent ne soit trop fort et la pluie annoncée en soirée. Une bonne averse me fait penser que je dois écourter l’étape, je sors de la route, m’approche d’une habitation devant laquelle se promène un homme. Je l’appelle. C’est un anglais qui parle mal français mais qui me fait comprendre qu’il attend des amis et qu’il ne veut pas que je reste. Je continue jusqu’à Saint-Vigor-des-Monts et demande à un papy qui essaye de couper un os avec un couteau de boucher et un marteau… « Ha ben non il n’y a pas de terrain ici » me dit-il devant le champ de ses moutons et 2.000 m de terrain sur lequel se promènent les poules. Je m’approche de la salle des fêtes qui est en cours de nettoyage. Une famille semble avoir fait le réveillon ici. Je m’installe avec le vent qui me complique la tâche. Observations : les températures sont bien plus clémentes qu’avant l’arrêt à la ferme du refuge. Le réchaud à gaz Camping Gaz fonctionne de nouveau, le gaz était gelé avant la pause. Et les jours rallongent ! Ça, c’est une nouvelle qui fait du bien au moral, parce que ça ne paraît pas comme ça, mais la nuit qui arrive tôt, c’est vraiment épuisant quand on randonne sur de longs trajets. Il fait doux, mais il y a beaucoup de vent et c’est compliqué pour monter la tente.
Le lendemain matin la pluie annoncée n’est pas arrivé, le vent est toujours là et pour la première fois depuis longtemps je plie la tente sèche. Nous quittons de nouveau la Manche pour le Calvados. Le bocage normand est très joli et vallonné, dommage que la pluie ne nous permettent pas de voir très loin. Avant midi je trouve une boulangerie ouverte ce qui est rare pour un lundi, j’en profite donc avant de chercher un point de bivouac. En marchant je découvre que non loin d’ici il y a une grotte, on fait un petit crochet, malgré le dénivelé ça vaut bien le détour. Un peu plus loin je trouve enfin un endroit pour pique-niquer. La pluie me laisse juste le temps le déjeuner et abrège la pause. Après celle-ci, un dénivelé important s’ouvre devant nous et le point de vue aurait été magnifique si le temps avait été dégagé. Honoré est chiant aujourd’hui, hier déjà il a beaucoup brai ce qui n’est pas dans ses habitudes, probablement que ses copines ânesses lui manquaient et qu’il les appelait. Aujourd’hui il teste, et pire, dans les gros dénivelé il s’arrête. Ça plus la pluie c’est vraiment une journée désagréable. La pluie n’aura pas cessé de la journée et monter la toile de tente sous le déluge c’est vraiment un exercice désagréable. Niveau déchets, dès la première journée de marche le sac de 20 litres était plein…