Parce que toutes les bonnes choses ont une fin, il est temps de repartir de cette pause rallongée. Bon, niveau météo c’est pas la meilleure semaine avec ces températures caniculaires. Niveau santé je ne suis pas encore revenu au niveau optimal mais je suis sûr que ça reviendra en marchant tranquillement.
Honoré joue un peu à cache-cache ce matin mais finalement, semble content de repartir. Il faut retrouver le rythme, les bonnes habitudes et je m’attendais qu’il me test un peu plus. Il faut dire que la configuration de notre petit convoi est un petit peu modifiée. En effet pour quelques jours, Christine et sa chienne Jaka, vont marcher avec nous. Ça implique un autre rythme de marche, une autre organisation que celle à laquelle nous sommes habitués, une vigilance totalement différente. Christine est habituée à la randonnée pédestre mais aussi équestre puisqu’elle possède deux chevaux qu’elle monte. Nous avions bivouaqué chez elle au pied des Vosges et l’idée de marcher avec un âne attirait sa curiosité. J’avais déjà marché avec Marie-Pierre et Marie-Annick quand nous étions en Normandie, ainsi qu’avec Bruno. Nous avions aussi gravi le Mont Saint-Michel de Brasparts dans les Monts D’Arrée en Bretagne avec Gauthier. On m’avait déjà proposé de marcher avec nous quelques jours, mais ça ne s’était jamais concrétisé. Pour tout dire, je n’avais pas hâte que ça arrive parce que notre duo est une sorte de bulle dans laquelle je craignais que personne ne puisse s’immiscer. Il est vrai que le rythme de marche lors d’une randonnée est bien différente avec un âne et qu’il est parfois difficile d’arriver à s’y adapter. Mais la topographie de la région et la chaleur accablante de ces jours-ci semble correspondre à l’exercice.
Bien sûr il a fallu s’organiser, essayer de répartir les toiles de tente et divers matériels nécessaires à un confort minimum et à l’alimentation. La première journée de marche nous conduit chez Bellinda et Gérard, également chevriers… Décidément ça me suit. Nous sommes arrivés chez eux grâce à Arthur de l’auberge des Arrêts, à Saint-Jacques-des-Arrêts, qui nous a gentiment offert un verre. Saint-Jacques-des-Arrêts n’est pas un nom de village attribué par hasard. Nous sommes sur la voie historique de Compostelle, plus de mille ans que les pèlerins empruntent ce chemin, commun sur cette portion avec le chemin de Saint-François-d’Assise.
Un cadre magnifique, une vue splendide sur la vallée et de précieux conseils pour repartir en évitant les grands dénivelés. Honoré a pu gambader tranquillement au milieu des biquettes, il semblait content.
La chaleur est de plus en plus pesante et les dénivelés importants. Ça met le moral à rude épreuve d’autant qu’on se retrouve au cœur d’une course d’enduro moto. Heureusement on passe entre deux épreuves et les motards coupent leur moteurs pour ne pas effrayer Honoré. La montée est terminée, la descente de 5 kilomètres vers Beaujeu est périlleuse et éprouvante pour le dos, le moral, les genoux… la caravane complète, il faut bien l’avouer. En plus, des barrières bloquent le passage en bas d’une descente dangereuse. Là je suis en colère, c’est un chemin de grande randonnée (GR76) et il est impossible de sortir de ce chemin à pied. Je ne comprends pas que la fédération de randonnée cautionne ce genre de comportement qui n’empêche que les randonneurs de passer. Impossible de passer la barrière avec un sac à dos ! Les motos peuvent passer en contournant par dessus, mais à pieds, c’est carrément de l’escalade. Hors de question de faire demi-tour… Il faut débâter et espérer qu’Honoré aura envie de jouer les équilibristes. Ça passe Ouf ! Mais je suis en colère.
La fatigue, la chaleur et les douleurs obligent à écourter la recherche de bivouac, les abords du stade de foot feront bien l’affaire. D’autant qu’il y a un ruisseau au fond pour rafraîchir les animaux et de l’eau potable tout près. Une nuit qui sera juste réparatrice. Au niveau des déchets j’avoue qu’ils n’ont pas été notre priorité, pour l’instant on est dans les réglages du convoi.
Ha aussi je voulais passer un petit coup de gueule à propos d’un type qui s’amuse à se faire passer pour moi. Il a notamment harcelé des gens en proposant avec insistance des blablacar… Y’a que le blabla qui est juste… Mais aussi en essayant de vendre des publicités auprès d’artisans dans le magazine du Pays Saint-Pourcinois pour lequel je fais quelques piges. Et plus récemment sur Facebook. Les victimes ont déposé plainte, moi aussi pour usurpation d’identité. Enfin c’est pas bien malin.