Avant de partir de chez Annie et Alain, un journaliste du Journal des sables vient faire un article sur notre périple. Puis il est temps de repartir, la journée va être chaude et longue.
Mais le moral n’y est pas. Depuis quelques jours je n’arrête pas de penser à mon ami Hervé. Il me manque terriblement. J’aurais tant aimé partager cette aventure avec lui. C’est sûrement ces accueils si chaleureux et généreux qui me font penser à lui. Et puis aujourd’hui c’est mon anniversaire de mariage. C’est dur d’être loin de chez moi aujourd’hui. Et puis la fatigue agit sans doute sur le moral, peut-être plus que sur le physique. Je vais faire une pause. Je n’ai pas envie de ramasser de déchets aujourd’hui. Ce soir je dois arriver dans une asinerie, chez Gaël de Ânes Passions à l’île d’Olonne. Je suis super bien accueilli, Honoré a sa pâture et du foin et je suis invité à dîner. L’endroit est agréable et calme, Gaël reçoit ses visiteurs avec professionnalisme et patience. Mais les éoliennes toutes proches, ont ponctuées ma nuit.
Au matin je reçois un message d’une chambres d’hôtes à une vingtaine de kilomètres d’ici. Résultat positif de l’article de Laurent paru le matin même dans le Journal des Sables. Je décide donc d’aller faire la pause là-bas. Mais la route sera longue, 24 kilomètres. Et un imprévu en route, un gros chien se met à courrir vers Honoré qui prend peur et se met à galoper dans la direction opposée. Je suis obligé de lâcher. Plus loin un homme que j’avais croisé quelques secondes plus tôt, lui aussi avec un chien, mais gentil et calme, arrive à rassurer Honoré. C’est Hubert. Rapidement il m’invite à déjeuner chez lui et sa compagne Line-May. Une rencontre incroyable et trop brève, je n’ai même pas pris le temps de prendre leurs coordonnées, je pense que nos chemins vont se recroiser. S’il me trouvent sur Internet, j’espère qu’ils me contacteront. Hubert est arrivé pile au bon moment, ce n’était pas un hasard.
Je reprend ma route avec le doute de devoir repartir. Un peu de bitume et de circulation. Honoré est fatigué, moi aussi. Il y a des chemins cultivés aussi par ici, demi-tour obligé par la route… c’est fatiguant. Et même un chemin que les fermiers voisins se sont attribué. « C’est privé ici, monsieur ! M’indique la fermière. Il faut passer par le village ». Non madame, c’est un chemin communal je peux passer, lui répondis-je. « Ben faudra pas laisser de détritus derrière vous » me repond-elle agacée. Lisez le journal des Sables jeudi. Bref, je poursuis ma route, j’ai hâte d’arriver à l’escale Vendéenne où je suis attendu par Astrid et Yan dans leurs chambres d’hôtes, ainsi que leurs enfants Clémence et Valentin.
Honoré a un paddock rien que pour lui et moi une chambre. Dormir dans lit ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Très vite le tutoiement est de rigueur, je suis super bien accueilli, invité à dîner… je ferai ma pause ici. Yan me donne les adresses mails des correspondants locaux, j’envoie mon dossier de presse. Le lendemain, je suis contacté par Francis, correspondant pour Ouest France qui passe dans l’après-midi. En attendant je profite de l’ordinateur pour tracer ma route des prochains jours. Astrid m’a donné un contact d’un centre équestre qui peut m’accueillir dans les jours suivants. La journée de repos fut bénéfique, mais trop courte. Je repars motivé tout de même mais rapidement les douleurs au genou et au dos reviennent. Dans la cuisse aussi, puis les orteils. Pas de doute, la sciatique est de retour. Je vais essayer de faire une étape courte. Mais c’est sans compter sur le sans gêne des paysans locaux qui se sont attribués les chemins communaux. Les sentiers sont cultivés, les chemins fermés au barbelés ou barrières et cadenas. Encore des détours. La douleur augmente, Honoré tire. C’est une journée de merde ! L’accueil est distant, pas de bivouac possible. Un paysan ne veut pas de moi chez lui et m’envoie vers un terrain communal. C’est confortable, il y a de l’eau, mais c’est au bord de la route, donc bruyant. On s’en contentera, je ne peux pas aller plus loin. Je suis à Saint-Christophe-du-Ligneron. Ici il y a beaucoup de déchets mais trop mal au dos et vu l’accueil, j’ai pas envie de faire d’effort.