Ça fait maintenant cinq mois qu’Honoré et moi marchons, 2.036 kilomètres ont été parcourus et je ne sais pas combien il en reste à faire… ni combien de temps il nous faudra pour les avaler… peu importe. Le chemin m’a appris beaucoup de choses, m’obligeant parfois a me remettre en question, et je sais que ce n’est pas fini.
J’ai fais de nombreuses belles rencontres, de belles surprises, des gens généreux, bienveillants, qui redonnent foi en l’humanité et c’est réconfortant. C’est même devenu essentiel à la marche. Si des événements de la vie m’ont conduit à prendre la route, enfin le chemin, ce n’est sans doute pas un hasard. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir faire ce tour de France, même si ce n’est pas tous les jours facile.
Parce que non, je ne me promène pas, j’ai une mission, pas simplement de ramasser les déchets (pour être efficace il me faudrait plusieurs ânes 😀) mais aussi et surtout de laisser une trace, un message, qu’il soit pédagogique, écologique ou politique, à chacun de le recevoir comme il l’entend. Je sais que le message passe grâce  à certains commentaires que je reçois et je remercie vivement tous ceux qui prennent le temps de me les envoyer.
Mais la route est encore longue, et c’est tant mieux ! Chaque jours que nous marchons, le rythme varie suivant la topographie des paysages, mais la mélodie des pas de l’âne est toujours la même, ponctuée de mes propres pas et du bâton de marche. Quelques instruments viennent enrichir la partition de notre marche ; le chant des oiseaux, différents le matin ou le soir, encore différents suivant les régions ou les zones que nous traversons. Parfois des effets sonores agrémentent nos pas ; la résonance des racines de résineux dans un sol sableux imitent la générosité des sons de la basse, les sols plus durs rappellent des percussions africaines, les clapotis de l’eau  offrent encore une autre sonorité ou encore les feuilles de l’automne suggèrent parfois la caisse claire d’un orchestre de jazz. Tandis que le vent apporte une nappe mélodieuse dans les feuilles des arbres ou plus impressionnant, des sifflements dans les piliers des lignes à haute tension. Bon parfois les bruits de la route nationale ou de l’aéroport cassent un peu l’ambiance mais vous ne pensiez pas quand même que j’allais devenir poète ? Sérieusement ! 😉
Tout ça pour dire un grand merci à tous ceux dont j’ai croisé le chemin, ces rencontres ne sont pas le fruit du hasard et sont un cadeau d’une grande valeur (enfin j’espère pour vous 😁).