Rapidement, après Angoulême, ce sont les vignobles qui dominent le paysage. Pourtant, impossible de trouver du vin Charentais, à part le Pineau qui va bien avec le melon et à l’apéro. Ou du Cognac. Pourtant il en existe, mais reste introuvable. Je suis toujours sur le GR4 qui par moment est identique à l’itinéraire cyclable de la « Flow Vélo ». Ce qui fait râler quelques riverains : « ha oui les cyclistes ils laissent leurs bouteilles d’eau et les bidons ». Pour ma part je ne pense pas qu’un cycliste jette son bidon, ce sont des touristes, pas des coureurs du Tour de France. Il peut arriver qu’ils en perdent un en route, mais je pense qu’il manquera rapidement par forte chaleur. Par ailleurs, qu’il y ait plus de déchets est logique puisqu’il y a plus de monde sur le même parcours. Mais à la pause de midi, avec une averse, tous se réunissent à l’abri le plus proche et quelque soit le temps, photo de groupe de rigueur. Selfies avec Honoré puis « vous pouvez nous prendre en photo ? » Ça doit être un rituel de cyclotouristes. Je continue ma marche et après Châteauneuf-sur-Charente, je trouve un bivouac chez des propriétaires de chevaux. Intéressés par mon périple, ils m’offrent un carton de fruits, thon et madeleines pour dîner, gestes barrières obligent. Je suis bien installé, Honoré a de quoi manger et boire, nous sommes biens accueillis. En repartant, on passe devant un élevage de daims. Ici c’est tournesols, maïs et vignes. Avec les vignobles, les châteaux se multiplient. Surtout en arrivant à Jarnac. Pour les moins de 20 ans, Jarnac, en plus d’être une ville située au cœur des producteurs de Cognac, est la ville où est né François Mitterrand, et où il est enterré. Évidemment en panne d’eau, je me rends au cimetière, attache Honoré au portail devant lequel est écrit « les animaux ne sont pas admis, silence et tenue correcte exigée ». Bon d’habitude seuls les chiens sont interdits… pour le silence pas de problème tant qu’Honoré me voit. Pour la tenue correcte, je voudrais t’y voir moi, à faire le tour de France en pantalon à pince et souliers vernis ! Faudra m’accepter comme je suis, avec mon sac à dos. Bref, je vais remplir les gourdes. Et puis je me dis que la tombe n’est pas loin, je peux pousser un peu. Mais Honoré m’appelle. Chut ! J’avance doucement, il brai. Bon tant pi François, mon âne m’appelle. J’arrive près de Cadichon qui bien entendu a chié devant le cimetière de tonton ! Je regarde autour de moi, impossible de passer inaperçu, je pousse le crottin au pied de l’arbre tout proche. Et on s’en va discrètement. Plus loin, on bivouac au bord de la Charente sur une air de pique-nique aménagée. Les riveraines me proposent de l’eau. Des jeunes avec des enfants font une pause vélo. Rapidement la conversation s’engage sur le ramassage des déchets. Les enfants s’approprient la pince et commencent à nettoyer le site. Merci de leur aide. Les bateaux passent près du bivouac. Étrangement ce ne sont pas trop les bateaux qui effraient Honoré, mais le clapotis de l’eau quand ils vont trop vite.